Après un prélèvement de salive demander toujours une prise de sang

La conduite sous l'emprise de stupéfiants ne peut être prouvée que par une analyse de sang ou de salive. Ainsi, si cette analyse est annulée en raison d’un vice de procédure, vous ne pourrez pas être condamné, même si vous avez admis durant votre audition avoir consommé des stupéfiants avant de prendre le volant.

En effet, le délit de conduite après usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants est défini par l’article L. 235-1 du Code de la Route. L’alinéa 1er de ce texte est ainsi rédigé : « I.-Toute personne qui conduit un véhicule ou qui accompagne un élève conducteur alors qu'il résulte d'une analyse sanguine ou salivaire qu'elle a fait usage de substances ou plantes classées comme stupéfiants est punie de deux ans d'emprisonnement et de 4 500 euros d'amende. ».

Il existe de nombreux vices de procédure relatifs à la nullité des analyses de drogue que vous pourrez retrouver sur d’autres sites. Malheureusement, ils ne sont pas tous à jour. En effet, depuis l’année 2016 le dosage des stupéfiants se fait à partir d’un échantillon de salive ou d'une prise de sang alors que jusqu’à cette date il ne se faisait qu’à partir d’un prélèvement sanguin. Cela a changé beaucoup de choses en matière de nullité de procédure. Aujourd'hui pour contester avec succès ces analyses il faut, quand on vous prélève de la salive, demander aussi une prise de sang.

La prise de sang est aussi un élément important pour les dossiers de cannabis au volant. Seules les analyses de sang peuvent mettre en évidence le caractère ancien d'une consommation de drogues. Or le THC, principe actif du cannabis, est la seule drogue qui peut rester plusieurs semaines dans l'organisme. Si vous êtes poursuivi pour cette infraction, le Cabinet met à votre service son expérience et son savoir-faire.

 

Si on vous prélève de la salive demandez aussi une prise de sang

Lors d'un contrôle routier, les forces de l'ordre procèdent dans un premier temps au dépistage de stupéfiants. Il se fait soit avec un test urinaire, soit avec un test salivaire.

Si vous êtes positif au test salivaire vous serez emmené à la gendarmerie ou au poste de police. Les forces de l’ordre procéderont au prélèvement de votre salive ou de votre sang pour vérifier les taux de produits stupéfiants dont la présence a été révélée par le test de dépistage salivaire. Cet échantillon sera envoyé à un laboratoire.

Attention vous n’avez pas le droit de choisir entre la prise de sang et le prélèvement de salive.

S’il vous est fait un prélèvement sanguin, ce dernier sera réparti en deux flacons, le second servant pour une contre-expertise.

S’il vous est prélevé de la salive, sur le procès-verbal il sera écrit qu’il vous a été proposé une prise de sang pour vous réserver le droit d’un recours à un « examen technique ou une expertise » « ou la recherche de l'usage des médicaments psychoactifs».

Autrement dit avec l’analyse salivaire si vous voulez pouvoir demander ensuite une contre-expertise lors de la notification des résultats, il vous faut demander une prise de sang au moment du prélèvement salivaire.

Même s’il vous est expliqué que cela vous coûtera plus cher (ce qui est faux) je vous conseille fortement de le faire, car sans prise de sang il devient impossible de soulever un vice de procédure. Il devient également impossible de demander une contre-expertise.

Vous perdez alors un sérieux moyen de défense puisque la preuve du délit de conduite sous l'emprise de stupéfiante repose intégralement sur les analyses biologiques.

Sans prise de sang il devient impossible de demander une contre-expertise

L’article R 235-11 du Code de Route dispose que “Dans un délai de cinq jours suivant la notification des résultats de l'analyse de son prélèvement salivaire ou sanguin, (...) le conducteur peut demander au procureur de la République, au juge d'instruction ou à la juridiction de jugement qu'il soit procédé à partir du tube prévu au second alinéa de l'article R. 235-9 à un examen technique ou à une expertise (...)

En termes plus simples, à compter du moment où le résultat des analyses vous a été notifié, vous avez 5 jours pour demander une contre-expertise.

Or, si vous n’avez pas demandé une prise de sang au moment du prélèvement salivaire vous ne pouvez plus demander une contre-expertise de l'analyse des stupéfiants réalisée à partir de votre salive. En effet, le "tube" évoqué par l'article R 235-11 du Code de la route est un tube de sang.

Sans demande de contre-expertise il n'est pas possible de soulever un vice de procédure

Le problème est que si vous ne demandez pas de contre-expertise le tribunal correctionnel considérera que vous n'avez pas souhaité remettre en cause les résultats qui vont être obtenus.

En conséquence, les juges déduisent que, puisque vous n’avez pas voulu remettre en cause le résultat des analyses, votre avocat n’est plus en droit de soulever un vice de procédure concernant la régularité de ces analyses. Or ce sont ces dernières qui prouvent la consommation de stupéfiants.

Il est donc impératif que vous demandiez une prise de sang au moment où il vous est prélevé de la salive. A défaut, la possibilité de demander la nullité des résultats d’analyse sera presque réduite à néant. Vous perdriez alors une chance sérieuse d'éviter les sanctions de la conduite sous stupéfiants.

Contacter un avocat en droit pénal routier

Le cabinet défend réguliérement des conducteurs poursuivis pour conduite après usage de stupéfiants. Ce délit est puni de 4.500 euros amende, 2 ans de prison. Si à la consommation de stupéfiants s'ajoute une consommation d'alcool vous risquez 9.000 € d'amende et 3 ans d'emprisonnement.

Les sanctions prévues pour cette infraction affectent également votre permis de conduire. Vous perdez automatiquement 6 points en cas de condamnation. Votre permis de conduire pourra faire l'objet d'une suspension voire d'une annulation. Vous pouvez également être condamné à une peine de travail d'intérêt général, à suivre un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants ou un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Les peines encourues deviennent très lourdes si, après avoir fait usage de stupéfiants, un conducteur cause un accident ayant entraîné des blessures ou la mort.

Maître Jean-Paul TESSIER est avocat au Barreau de Paris depuis 2008. Avocat pénaliste, il a développé, au fil de sa carrière, un intérêt pour les règles de procédure pénale et de droit pénal appliquées à la défense des automobilistes. Membre de l’association des avocats français en droit routier, il est titulaire d'un diplôme universitaire en droit routier. Il intervient également sur toutes les questions liées à la perte du permis.

Vous pouvez contacter Maître TESSIER par mail et téléphone. Vous pouvez également adresser une demande de devis au Cabinet par le biais du formulaire dédié. Une réponse vous sera adressée dans les 24 heures.

Sur le droit routier vous pourriez être intéréssé par les sujets suivants :

Peut on avoir une amende pour téléphone au volant sans se faire arrêter ?

Que risquez vous en cas de refus d'obtempérer ?

Réalisation : Xooloop Studio